Il a été mis en examen et écroué en mars 2015 avant de se suicider dans sa cellule un an plus tard. La justice a rendu une ordonnance de non-lieu en raison de l'extinction de l'action publique.
Une affaire relancée
Les familles souhaitent désormais "des investigations approfondies relatives aux fautes susceptibles d'être relevées à l'égard de sa hiérarchie", a expliqué Me Fabien Rajon, précisant que la plainte avait été déposée vendredi auprès du parquet de Grenoble .
"Notre objectif, a-t-il poursuivi, est l'ouverture d'une information judiciaire afin qu'un juge d'instruction enquête (...) au sujet des manquements et infractions pénales susceptibles d'être relevées à l'encontre de divers services de l'Éducation nationale", dans le respect de la présomption d'innocence.
L'inspection de l'Éducation nationale, le rectorat de l'académie de Grenoble et la direction des services départementaux de l'Éducation nationale de l'Isère sont particulièrement visés par la plainte.
L'Education nationale pointée du doigt
Les familles s'interrogent sur "le sérieux et la vigilance de l'Éducation nationale" à l'égard de cet enseignant, a relevé Me Rajon.
L'instituteur, muté cinq fois en huit ans, avait en effet été visé une première fois en 2001 par une plainte pour atteintes sexuelles sur mineur dans le cadre de ses fonctions. Que cachent ces mutations si fréquentes ? se demandent les familles.
Romain Farina avait aussi fait l'objet en 2008 d'une condamnation pour détention d'images pédopornographiques, dont sa hiérarchie dit ne pas avoir eu connaissance.
"Comment l'Éducation nationale a-t-elle pu l'ignorer et le laisser au contact d'enfants ? Elle ne pouvait pas ne pas savoir", s'indigne la mère d'une victime alors en maternelle, qui fait partie des familles portant plainte.
"Dans toutes les écoles où il est passé, les parents se plaignaient de son comportement anormal avec les enfants", ajoute cette mère. "Rien n'a été fait".
(Avec AFP)