Contactée par l'AFP, la police confirme qu'il y a bien eu un blessé avec "des dents cassées, des hématomes à la mâchoire et à l'avant-bras". Elle ajoute n'avoir à ce stade aucun élément sur les circonstances et précise que la plainte du jeune homme n'a pas encore été déposée.
Le parquet de Lyon n'a pas attendu le dépôt de plainte et a annoncé mercredi dans l'après-midi l'ouverture d'une enquête confiée à l'IGPN.
Un déferlement de violences
Arthur, de passage à Lyon, explique être tombé sur la manifestation par hasard, puis l'avoir suivie. Il arrive place Bellecour, dans l'hyper-centre, et se trouve à proximité d'un petit groupe de syndicalistes de la CGT juste après des tirs de lacrymogène qui émaillent la fin de manifestation. Des policiers et des syndicalistes s'invectivent alors verbalement, raconte le jeune homme.
"La réplique des syndicalistes était bon enfant, ça m'a fait sourire. Et là, on m'a attrapé par derrière, jeté au milieu du cordon de CRS et passé à tabac. J'ai pris un coup de matraque dans les dents. Puis, ils m'ont laissé au sol et m'ont dit que +c'était bien fait pour ma gueule+".
"Ce qui reste aujourd'hui, c'est l'incompréhension", ajoute Arthur, qui devait commencer un emploi de saisonnier en station dans les prochains jours.
Sur des photos prises par un photographe amateur et transmises à l'AFP, on voit le jeune homme se faire tirer par la capuche par un policier, puis être au sol entouré par plusieurs policiers dont l'un armé d'une matraque.
David Kimelfeld réagit
Sur Twitter, le président de la métropole de Lyon, David Kimelfeld, a appelé la justice à "faire toute la lumière sur les circonstances" de cette blessure et celle d'un lycéen blessé par un tir de LBD jeudi dernier.
La manifestation contre la réforme des retraites a réuni mardi à Lyon 9.500 personnes selon la préfecture, 18.000 selon la CGT. Une mobilisation près de deux fois moins importante que la semaine précédente.