Parcours du combattant
Avec Denis, trois autres patients greffés ont partagé leurs témoignages. Ils se souviennent de l'opération de 10 heures minimum, du réveil qui marque le début d'une période de rééducation qui dure en moyenne trois ans. Une période difficile, passée loin de chez soi, de sa famille. Le soutien psychologique est déterminant. "On s'est rendu compte de cela, ce qui nous amène à vraiment sélectionner les patients éligibles à une greffe, qu'ils soient capables de supporter", détaille le Dr Emmanuel Morelon.
Tous ont pu retrouver une vie à peu près normale. "Je ne regrette en rien d'avoir choisi l'opération. J'ai pu récupérer une vraie autonomie même si bien sûr, il y a des choses qui restent difficiles à faire comme les lacets, ou ce qui demande de la force", ajoute Albéric. Ce Lillois de 40 ans a repris ses études et son activité professionnelle après de longues années de récupération. "Nous sommes infiniment reconnaissants envers nos donneurs et leur famille", ajoute-t-il.
Manque de donneurs
Contrairement à d'autres organes, la greffe des mains est soumise à des critères encore plus nombreux. L'âge du donneur, son sexe, sa couleur de peau, son groupe sanguin, sa taille : tout doit correspondre parfaitement avec le patient. Ces derniers attendent souvent plusieurs années avant de recevoir la greffe.
"Pour les familles de donneurs, c'est très compliqué de faire le choix de donner des bras ou des mains. C'est une greffe qui reste peu connue, les gens ne savent pas forcément quels sont les résultats... des résultats exceptionnels", conclut le Dr Emmanuel Morelon.