"Ce n'est pas un accident, c'est un assassinat"
Le conducteur qui cumule plusieurs infractions (défaut de permis, vitesse, feux rouges grillés, alcool) est poursuivis pour homicide involontaire. "J'espère que le tribunal va prendre en compte l'aspect intentionnel et prémédité. Pour moi, ce n'est pas un accident, c'est un assassinat", dit Eric Moreno, le père d'Anne-Laure qui ajoute : "Je ne vois pas ce qui peut empêcher qu'on applique la peine maximale de 10 ans , quelle excuse son avocat peut lui trouver."
La famille d'Anne-Laure et Julie, son amie qui a été grièvement blessée dans l'accident veulent faire profiter de ce procès pour dénoncer plus largement les drames de la route et la faiblesse des peines prévues par le code pénal. "Ce procès est important, pas seulement pour ma famille et la mémoire de ma fille, ce qui compte aussi c'est le message que le tribunal enverra aux citoyens, explique Eric Moreno, "c'est une affaire emblématique de ce qui se passe dans nos rues avec ces terroristes de la route qui ne respectent pas ni nos lois ni nos règles".
Dans la nuit du 22 au 23 octobre 2016, Anne-Laure, 28 ans, et son amie Julie se trouvent dans le 6e arrondissement à proximité du Cours Vitton. Vers 1h30, une voiture avec 4 personnes à bord arrive à très vive allure, grille un feu rouge à l'angle de la rue Garibaldi et du Cours Roosevelt et percute un autre véhicule qui traversait. Ce dernier vient faucher les deux jeunes femmes. Anne-Laure décède quasiment sur le coup. Son amie est grièvement blessée.
Il faudra attendre 7 mois, et une enquête minutieuse des policiers lyonnais pour mettre la main sur le conducteur qui a pris la fuite après le choc.
Le procès s'ouvre devant le tribunal correctionnel de Lyon à 14 h ce lundi. Un rassemblement est prévu devant le palais de justice.