Quelques chiffres
Dans le Rhône, en 2018, l'organisation a accueilli près de 11.500 personnes, divisées en quatre groupes : des hommes seuls (25%), des femmes seules (23%), des mères isolées (11%) et des couples avec des enfants (21%). Au total, 72% d'entre elles sont de nationalité étrangère.
"Pour beaucoup ce sont des personnes migrantes. Cela est lié au durcissement progressif des politiques publiques, alors que ces migrants ont la même aspiration que les autres : vivre dignement et avoir droit à un travail", ajoute le délégué.
Un point important à retenir est celui de l'augmentation de la prise en charge des personnes en attente d'un statut, sans droit au travail ou en précarité d'hébergement. Pierre Keller précise que "le revenu moyen des personnes rencontrées dans le Rhône est de 399 euros par mois. Essayez de vivre avec ça, ce sont les héros du quotidien, ils sont très débrouillards car c'est de la très grande pauvreté."
Quelles solutions ?
Pour essayer d'améliorer la situation, le Secours Catholique a participé au Grand débat organisé par le gouvernement cette année.
L'association a aussi développé un projet sur l'inclusion numérique "parce que le développement de l'administration numérique accentue la difficulté d'accès aux droits des personnes", selon le délégué. On apprend notamment aux bénéficiaires à remplir son dossier à Pôle Emploi ou à la CAF.
Enfin, la baisse des taxes de séjour, le droit à la formation pour les demandeurs d'asile, ainsi qu'un programme national du français pour tous font partie des mesures demandées par le Secours Catholique, "qui sont en discussion depuis longtemps", conclut Pierre Keller, favorable "à des politiques pragmatiques qui tiennent en compte des questions humaines".